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Abstract

La linguistique historique s’apparente parfois à l’archéologie. Le chercheur rassemble des bribes de preuves pour créer une image complète d’un phénomène particulier. Pour un linguiste qui étudie une langue signée, la tâche est encore plus ardue, en raison de la relative rareté des données disponibles. Néanmoins, la typologie linguistique et une compréhension approfondie de la langue étudiée peuvent donner des résultats intéressants. Cet article explore le développement du modal négatif CAN’T en ASL. Cette étude implique de nombreux domaines qui se chevauchent, notamment la modalité, la négation, la lexicalisation et la grammatisation. En raison de la relation historique entre l’ASL et la langue des signes française (LSF), une étude diachronique de certaines caractéristiques grammaticales de l’ASL nécessite une discussion de l’ancienne LSF (voir Lane pour un compte rendu de la relation historique entre l’ASL et la LSF et des circonstances qui ont amené la LSF aux États-Unis). Enfin, on ne peut ignorer la sociolinguistique des communautés sourdes en France et en Amérique du Nord. Le résultat est une enquête holistique sur le développement de CAN’T qui suggère que ce signe ASL moderne s’est développé non pas à partir d’un modal positif exprimant la possibilité ou la capacité, comme on pourrait s’y attendre, mais à partir d’un modal indiquant la nécessité déontique, plus précisément, l’ancienne LSF IL FAUT  » il est nécessaire « . »

Informations sur la revue

Connu par beaucoup comme le père de la linguistique de la langue des signes américaine, feu William C. Stokoe, professeur émérite à l’Université Gallaudet, a commencé la publication de la revue trimestrielle Sign Language Studies (SLS) en 1972. Depuis lors, SLS a constitué un forum unique pour des articles révolutionnaires sur la langue, la culture, l’histoire et la littérature des communautés de signataires, les langues des signes et d’autres disciplines connexes, notamment la linguistique, l’anthropologie, la sémiotique et les études sur les sourds. La nouvelle rédactrice en chef de SLS, Ceil Lucas, est professeur de linguistique à l’Université Gallaudet, coauteur de Linguistics of American Sign Language, auteur de nombreux articles sur la linguistique des langues signées et rédacteur en chef de la série Sociolinguistics de Gallaudet University Press.

Informations sur l’éditeur

Gallaudet University Press est un membre vital et autonome de la communauté éducative et savante de Gallaudet. La mission de la presse est de diffuser des connaissances sur les personnes sourdes et malentendantes, leurs langues, leurs communautés, leur histoire et leur éducation par le biais de médias imprimés et électroniques.

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