Comparaison en double aveugle de l’escitalopram et de la duloxétine dans le traitement aigu du trouble dépressif majeur

Contexte et objectif : L’escitalopram est l’antidépresseur inhibiteur de la recapture de la sérotonine le plus sélectif ; en revanche, la duloxétine inhibe à la fois la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline. Les études comparatives en double aveugle peuvent aider à orienter les décisions de traitement en révélant les avantages relatifs des différentes approches thérapeutiques. Cette étude a évalué l’efficacité et la sécurité de l’escitalopram par rapport à la duloxétine dans le traitement aigu des patients souffrant de troubles dépressifs majeurs modérés à sévères.

Méthodes : Une période d’introduction d’une semaine, en simple aveugle, avec placebo, suivie d’une comparaison de 8 semaines, randomisée, en double aveugle, multicentrique et en groupes parallèles a été menée du 20 avril 2005 au 10 mars 2006 dans des établissements de recherche psychiatrique indépendants avec des investigateurs principaux certifiés en psychiatrie. Au total, 278 patients ambulatoires sur 382 patients dépistés avec un trouble dépressif majeur diagnostiqué selon le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (4e édition) (score total de l’échelle d’évaluation de la dépression de Montgomery-Asberg > ou =26) ont été randomisés dans les deux groupes de traitement. Huit patients n’ont reçu aucun médicament et ont été exclus du groupe de sécurité. Les patients ont été traités soit par escitalopram 10-20 mg/jour (fixé à 10 mg/jour pendant les 4 premières semaines), soit par duloxétine 60 mg/jour. La principale variable d’efficacité était le changement par rapport à la ligne de base à la semaine 8 du score total MADRS en utilisant l’approche de la dernière observation reportée (LOCF). Les mesures d’efficacité, d’innocuité et de tolérance ont été définies de manière prospective dans le plan d’analyse statistique avant le début de l’étude, à moins qu’il ne soit spécifiquement indiqué qu’elles ont été menées post hoc.

Résultats : Une proportion significativement plus importante de patients traités par l’escitalopram a terminé l’étude de 8 semaines par rapport aux patients traités par la duloxétine (87 % vs 69 %, respectivement ; p < 0,01). Les scores totaux moyens de MADRS au départ étaient de 31,0 pour le groupe escitalopram et de 31,6 pour le groupe duloxétine. A la semaine 8, le traitement par l’escitalopram a entraîné une amélioration significativement plus importante que la duloxétine sur le critère primaire d’efficacité défini de manière prospective, à savoir le changement moyen par rapport au début de l’étude du score total au MADRS, en utilisant l’approche LOCF (différence moyenne des moindres carrés -2,42 ; IC 95 % -4,73, -0,11 ; p < 0,05). Il n’y avait pas de différence entre les groupes de traitement dans l’analyse des cas observés (OC) (LSMD -0,32 ; IC à 95 % -2,71, 2,07 ; p = 0,79). Un nombre significativement moins élevé de patients traités par l’escitalopram ont abandonné le traitement en raison d’effets indésirables par rapport à la duloxétine (2 % contre 13 %, respectivement ; p < 0,01).

Conclusion : Ces résultats suggèrent que l’escitalopram est mieux toléré et au moins aussi efficace que l’inhibiteur de la recapture de la sérotonine-noradrénaline, la duloxétine, dans le traitement du trouble dépressif majeur.

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