L’ELCA se revendique comme une communauté biblique, credo et confessionnelle dont la foi, la vie et la mission sont façonnées par l’Écriture, les credo œcuméniques et les écrits confessionnels luthériens du XVIe siècle. Parmi ces derniers, la Confession d’Augsbourg est généralement considérée comme le document confessionnel le plus important et le plus influent, à l’exception peut-être du Petit Catéchisme.
La confession a été présentée à la Diète d’Augsbourg, une assemblée de dirigeants politiques du Saint Empire romain germanique, le 25 juin 1530. Philipp Melanchthon, le collègue le plus influent de Martin Luther à Wittenberg, a composé le document puisque Luther ne pouvait pas assister à la Diète parce qu’il avait été déclaré hérétique et hors-la-loi par les dirigeants ecclésiastiques et impériaux. Bien qu’il s’agisse spécifiquement de la confession de foi des dirigeants politiques du mouvement luthérien, le document avait pour but de clarifier les engagements théologiques de l’ensemble de la communauté évangélique en Allemagne. La confession a été signée par sept princes et par les représentants de deux villes, Nuremberg et Reutlingen.
La Confession d’Augsbourg est tenue en haute estime par les luthériens parce qu’elle est considérée comme une confession catholique qui explicite et défend les vérités essentielles de la foi chrétienne. Melanchthon a intentionnellement souligné la catholicité de la position luthérienne tout au long du document, notamment parce que les partisans de Luther étaient accusés d’hérésie. Il a donc insisté sur le fait que les luthériens – ou » évangéliques « , comme ils préféraient être appelés – étaient des membres loyaux de l’Église une, sainte, catholique et apostolique.
La Confession d’Augsbourg prétend donc professer la foi orthodoxe, et elle cherche intentionnellement à favoriser la résolution des conflits théologiques qui ont divisé l’Église en Europe au cours du XVIe siècle. Sa commémoration le 25 juin rappelle constamment aux héritiers spirituels des confesseurs d’Augsbourg qu’une conscience catholique, la recherche de l’unité de l’Église et les efforts œcuméniques doivent rester des priorités claires pour les chrétiens dont la foi et l’identité ecclésiastique ont été façonnées par la Confession d’Augsbourg. La communauté luthérienne est toujours appelée à être un mouvement confessant, réformateur et unificateur au sein de l’Église catholique.
Les évangéliques ont également cherché à faire une confession audacieuse de leur foi dans la Confession d’Augsbourg, et ils étaient parfaitement conscients que cela comportait de nombreux dangers. L’empereur Charles V avait promis de défendre l’Église dans son serment de couronnement. Lorsqu’il conclut à la Diète d’Augsbourg que la papauté et ses défenseurs, plutôt que les évangéliques, représentent la véritable Église, il menace d’une action militaire contre ces derniers s’ils ne se soumettent pas à l’autorité du pape. Malgré cette menace, les confesseurs évangéliques refusèrent d’abjurer ou d’obéir à l’ordre de l’empereur car ils étaient convaincus que leur théologie était conforme aux Écritures et, par conséquent, fidèle au Christ. Ils étaient prêts à affronter la souffrance et même la perte potentielle de leur vie au nom de l’Évangile.
La commémoration de la Confession d’Augsbourg invite les luthériens d’aujourd’hui à faire leur confession fidèle en abordant les diverses crises de leur Église et de leur monde contemporains. Un tel témoignage peut comporter des risques au 21e siècle également, mais c’est toujours la vocation du peuple de Dieu.
La commémoration de la Confession d’Augsbourg invite les luthériens d’aujourd’hui à faire leur confession fidèle en abordant les diverses crises de leur église et de leur monde contemporains. Un tel témoignage peut comporter des risques au 21e siècle également, mais c’est toujours la vocation du peuple de Dieu.
Que doivent confesser les luthériens contemporains ? La commémoration de la Confession d’Augsbourg répond également à cette question et clarifie la vocation ultime du peuple de Dieu.
La priorité des évangéliques à la Diète d’Augsbourg était de rendre un témoignage clair du Christ en proclamant fidèlement l’évangile. Ils ont insisté sur le fait que l’évangile est la bonne nouvelle radicale de la grâce et de l’amour de Dieu, manifestés en particulier en Jésus-Christ. Ayant été renouvelés et fortifiés par l’Esprit grâce à la proclamation audacieuse de l’Évangile par Luther, ils cherchaient avec ardeur à le partager et à le défendre contre les enseignements ou les pratiques de l’Église qu’ils considéraient comme des compromis de l’Évangile.
Ils se sont particulièrement concentrés sur la doctrine de la justification par la grâce au moyen de la foi pour l’amour du Christ et indépendamment des œuvres, car ils étaient convaincus qu’il s’agissait d’une exposition et d’un témoignage fidèles de la bonne nouvelle de Dieu. Plus important encore, donc, la commémoration de la Confession d’Augsbourg rappelle aux chrétiens luthériens évangéliques leur appel ultime – à savoir, être les témoins du Christ.
Comme les confesseurs d’Augsbourg, ils ont le privilège de proclamer l’Évangile avec l’assurance et la confiance qu’il s’agit de la parole gracieuse de Dieu de pardon, de plénitude, de liberté et d’amour pour toute la création. Il n’y a pas de plus grand don que les gens de foi puissent partager, pas de plus grand message d’espoir et de transformation qu’ils puissent proclamer, pas de plus grand service d’amour de Dieu et du prochain qu’ils puissent rendre, pas de plus sincère action de grâce à Dieu qu’ils puissent exprimer. C’est ce que les confesseurs d’Augsbourg ont cru et expérimenté, et c’est l’héritage qu’ils continuent de partager avec leurs héritiers spirituels.
Hendel est le Bernard, Fischer, Westberg Distinguished Ministry Professor Emeritus d’histoire de la Réforme à la Lutheran School of Theology de Chicago.