France, Anatole

NÉ : 1844, Paris, France

MORT : 1924, Tours, France

NATIONALITÉ : Française

GENRE : Drame, fiction, poésie

ŒUVRES MAJEURES:
Le crime de Sylvestre Bonnard (1881)
« Crainquebille » (1901)
L’île Pingouin (1908)
Le Lys rouge (1910)

Overview

De son vivant, l’auteur français Anatole France, était largement reconnu comme le plus grand auteur de son pays. Il s’est distingué dans deux domaines très divers de la littérature – le récit judicieux et la satire mordante – et a gagné une immense popularité avec des œuvres telles que Le livre de mon ami (1885). Après sa mort, la réputation de France a subi un déclin marqué et fait actuellement l’objet d’une réévaluation.

Les œuvres dans leur contexte biographique et historique

La jeunesse sous le Second Empire Anatole France est né Jacques Anatole François Thibault à Paris le 16 avril 1844, fils d’un libraire autodidacte. Alors que France n’a que quatre ans, son pays connaît une nouvelle série de transformations politiques. La monarchie de Louis Philippe a commencé à connaître des événements d’opposition violente

à Paris en 1848 qui ont finalement abouti à sa destitution en faveur de Louis Napoléon Bonaparte, qui a été président de la Deuxième République jusqu’en 1852. Ce Bonaparte s’est ensuite proclamé Napoléon III et a régné sur la France en tant qu’empereur jusqu’en 1871. La période de son règne est connue sous le nom de Second Empire.

France connaît un succès moyen pendant deux ans à l’école préparatoire de l’Institut Sainte-Marie, mais ses sept années suivantes à l’école supérieure, le célèbre collège Stanislas, sont douloureuses. Son journal et les commentaires de ses maîtres jésuites révèlent le sentiment d’infériorité du jeune homme, ce qui le conduit à l’indifférence, à la négligence et à l’abandon pur et simple du travail scolaire. Il tirait un plus grand profit intellectuel de la lecture des livres de son père et de ses amitiés avec des clients influents. L’influence la plus déterminante sur le jeune homme impressionnable est celle d’un client régulier de son père, le comte Dubois-Dubais, un ardent classiciste et admirateur du passé dont la richesse lui permet de développer et d’assouvir son goût pour les choses raffinées. Le style de vie facile et insouciant de cet homme âgé plaisait à la jeune France.

Prise de la vie littéraire À la fin de son adolescence et au début de ses vingt ans, France a été confronté à la nécessité et aux incertitudes du choix d’une carrière, bien qu’il ait eu le luxe de vivre à une époque où son pays connaissait

une grande prospérité matérielle ainsi qu’une expansion coloniale. Pendant un temps, il a dû se contenter de petits boulots. France assistait son père, travaillait comme instituteur, et travaillait chez un éditeur à Bachelin-Deflorenne. Encouragé par ses succès, il postule sans succès au poste de bibliothécaire adjoint à la Bibliothèque du Sénat. Quelques mois plus tard, en 1866, la vente de l’entreprise familiale rend la recherche de sécurité plus urgente et France trouve le courage de s’adresser au jeune éditeur Alphonse Lemerre, qui l’engage rapidement comme rédacteur et lecteur de manuscrits. Dans son nouveau poste, France entra en contact avec les poètes du Parnasse, qui constituaient un mouvement littéraire anti-romantique, l’art pour l’art, au milieu du XIXe siècle.

Au milieu des années 1870, France n’avait pas encore publié de fiction, mais il était bien connu dans plusieurs cercles littéraires parisiens. Pour augmenter ses petits revenus d’écriture (principalement des préfaces, des articles d’encyclopédie et des travaux fantômes pour Lemerre), qui le laissaient souvent dépendant de ses parents pour le logement, il a finalement obtenu un emploi en 1876 à la bibliothèque du Sénat. Cela ne faisait qu’un an que la Troisième République française avait été déclarée, et que la séparation de l’Église et de l’État ainsi que les libertés complètes de la presse, de la parole et d’association avaient été mises en œuvre. En 1877, France a épousé Valérie Guérin de Sauville, avec qui il a eu une fille avant un divorce en 1893.

Premiers romans publiés France a commencé sa carrière de fiction avec des romans et des histoires de nature très conservatrice et conventionnelle. Son premier succès critique et populaire est venu avec Le crime de Sylvestre Bonnard (1881). Le protagoniste, un érudit reclus inadapté aux affaires du monde, est le premier d’une longue série de personnages similaires, qui sont dans une certaine mesure basés sur la France elle-même. Parmi les personnages similaires, citons Jean Servien dans Les Aspirations de Jean Servien (1882) et Jérôme Coignard dans La Reine Pedauque. Au fur et à mesure que sa renommée grandit, il commence à traiter des thèmes plus controversés avec une tendance accrue à la passion et à l’amour, comme en témoignent Le Lys rouge (1894) et les histoires de Balthasar (1889), des œuvres qui illustrent le point de vue de la France sur l’église et la réforme sociale.

L’écriture de la série de quatre romans « L’histoire contemporaine » couvre une période de grands changements pour la France. Jusqu’à cette époque, la France ne s’était jamais ralliée à une quelconque cause politique. Cependant, au cours de la composition du troisième roman de la série, L’anneau d’améthyste, France s’est engagée pour la première fois de sa vie activement dans une cause sociale – l’affaire Dreyfus.

Politiquement actif En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus a été reconnu coupable de trahison et ensuite condamné à la déportation à l’île du Diable, une petite île située au large de la Guyane française qui était utilisée comme un bagne brutal. L’opinion publique n’a aucune raison de douter de la justice de la sentence, mais au cours des années suivantes, des éléments de preuve sont apparus qui ont jeté le doute sur la culpabilité du capitaine ainsi que sur le bien-fondé de la conduite du gouvernement dans cette affaire. Lors d’une interview en novembre 1897, France a déclaré qu’il ne pouvait pas approuver le verdict, car il n’avait pas été en mesure d’examiner les preuves. Après que l’écrivain Émile Zola ait publié sa célèbre lettre ouverte, « J’accuse », dans l’Aurore du 13 janvier 1898, pour condamner la sentence, il est accusé de diffamation. France signe la « Pétition des intellectuels » en faveur de Zola le lendemain, puis témoigne à son procès.

CONTEMPORARAISONS LITTÉRAIRES ET HISTORIQUES

Les contemporains célèbres de France comprennent :

Robert Peary (1856-1920) : Peary était un explorateur américain. Lors d’une série d’expéditions au tournant du XXe siècle, Peary a prétendu être la première personne à avoir atteint le pôle Nord géographique.

Henry Ford (1863-1947) : Ford était un industriel américain et le fondateur de la Ford Motor Company. Il a été le pionnier de pratiques, de la chaîne de montage à l’institution de la journée de travail de huit heures, qui ont révolutionné l’industrie.

Georges Clemenceau (1841-1929) : Clemenceau était un homme d’État français. Il a été deux fois premier ministre, notamment pendant la seconde moitié de la Première Guerre mondiale.

Émile Zola (1840-1902) : Zola était un journaliste, critique, activiste social, dramaturge et romancier. Il a été très influent parmi ses collègues écrivains naturalistes et dans la libéralisation de la politique française. Son article « J’accuse ! (« J’accuse ! ») condamnant l’antisémite « affaire Dreyfuss » a fait date dans la politique européenne.

Paul Verlaine (1844-1896) : Verlaine était un poète français noté pour sa contribution aux symbolistes français. Il croyait que la fonction de la poésie était d’évoquer et non de décrire.

La nouvelle implication de la France se reflétait dans les systèmes politiques et juridiques secrets qui sont devenus un thème récurrent dans ses écrits. La nouvelle « Crainquebille » est probablement l’accusation la plus connue de France contre l’injustice judiciaire. À mesure que sa conscience sociale grandit, la satire devient l’un des principaux outils littéraires de France, qu’il utilise de plus en plus dans des romans ultérieurs tels que L’île aux pingouins (1909), Les dieux ont soif (1913) et La révolte des anges (1914). Dans les dernières années de la France, il s’engage de plus en plus sur le plan politique avec l’extrême gauche et devient pendant un certain temps un partisan du Parti communiste français, comme le firent de nombreux intellectuels et artistes de cette période qui s’opposaient généralement à la Première Guerre mondiale. En 1921, il reçoit le prix Nobel de littérature. Il publie son dernier livre l’année suivante, le roman La fleur de la vie (1922). France meurt six mois après son quatre-vingtième anniversaire, en 1924.

Les œuvres dans le contexte littéraire

L’œuvre d’Anatole France se caractérise par son urbanité, son esprit, son goût, son savoir-faire, son astuce et son rationalisme. Ce n’est pas sans raison qu’il a été appelé « le Maître », à la fois en son temps et souvent dans l’importante critique qui est apparue après sa mort. Cependant, le style élégant et l’humour subtil de France ne lui ont pas assuré la même réputation durable que celle de ses contemporains plus révolutionnaires ou politiquement engagés. Pour certains, son œuvre semble datée et sentimentale. Il a écrit pendant un changement majeur dans les arts et la littérature, lorsque la vieille Europe cédait la place à une Europe moderne, nouvelle et différente. Pour ses contemporains, cependant, France était un écrivain moderne ayant le courage d’écrire des satires mordantes, voire choquantes, des grandes institutions culturelles.

Rationalisme et scepticisme France a adopté la raison, dans la tradition française, avec une bonne dose de scepticisme comme guide pour vivre et penser. Il se considérait comme un rationaliste. Le rationalisme est une école de pensée dans laquelle la raison humaine est considérée comme l’arbitre de la vérité. France prenait soin, cependant, de ne pas accorder à la raison humaine plus de crédit qu’elle n’en méritait. Si la France méprisait les dogmes religieux, elle était presque aussi méfiante à l’égard des prétentions dogmatiques de la science. Ainsi, France était aussi un sceptique, ce qui signifie qu’il avait une disposition à douter que la vérité puisse jamais être établie sur certaines choses.

Les œuvres dans le contexte critique

Alors que France a reçu des éloges abondants de la part des critiques de son vivant, il a été ignoré ou dénigré après sa mort. Le sentiment nostalgique de ses premières œuvres a attiré moins de lecteurs critiques qu’auparavant, et les questions sociales et politiques qui ont inspiré ses satires présentent aujourd’hui surtout un intérêt historique. Dans les années 1980, un nombre important de critiques ont proposé des relectures favorables de ses œuvres. Les critiques qui ont réévalué France ont trouvé une appréciation nouvelle et plus complexe des qualités artistiques de sa fiction et de son traitement sophistiqué des formes littéraires.

En 1897, l’année précédant la parution du premier recueil des Textes choisis de France, Charles-Louis Philippe avait écrit : « Anatole France est délicieux, il sait tout, il est même érudit ; c’est pourquoi il appartient à une espèce d’écrivains qui se termine. » En 1916, André Gide avait remarqué que l’œuvre de France, tout en étant élégante et subtile, était  » sans inquiétude  » – trop claire, trop facilement compréhensible, ne troublant jamais ses lecteurs. Pourtant, en 1921, lorsque France a reçu le prix Nobel de littérature, Erik Axel Karlfeldt, secrétaire permanent de l’Académie suédoise, a loué à la fois le fond et le style des écrits de France comme dignes de ses grands prédécesseurs, notamment François Rabelais et Voltaire, et a qualifié le nouveau lauréat de dernier des grands classiques et de représentant contemporain le plus autorisé de la civilisation française.

Le crime de Sylvestre Bonnard Une œuvre pour laquelle France a reçu des éloges de son vivant est Le crime de Sylvestre Bonnard. Critiquant le livre en 1890 dans son introduction à une traduction anglaise, Lafcadio Hearn a écrit : « L’auteur du Crime de Sylvestre Bonnard n’est pas classable,-même s’il serait difficile de nommer un autre écrivain français moderne par lequel les émotions les plus fines ont été touchées avec autant de délicatesse et d’exquisité sympathique. » De même, la Nation a déclaré en 1885 que le livre « a révélé au monde, il y a cinq ou six ans, que M. Anatole France, en plus d’être un savant, était un poète avec une fantaisie fine et rare, et surtout un cœur tendre et sympathique. »

Expérience humaine commune

Qu’il s’agisse de religion ou de science, France a toujours fait preuve d’un certain scepticisme. D’autres œuvres dans une veine sceptique similaire comprennent :

Les Aventures de Huckleberry Finn (1884), un roman de Mark Twain. Constamment désigné comme l’un des grands romans américains, l’œuvre la plus populaire de Twain vise de manière satirique le racisme institutionnalisé, la religion et la société en général.

Babbitt (1922), un roman de Sinclair Lewis. Un regard cinglant sur le conformisme de la classe moyenne américaine et, comme Lewis l’appelle, le « boosterisme », l’acte de promouvoir l’apparence extérieure de votre ville.

Dr. Strangelove ou : Comment j’ai appris à ne plus m’inquiéter et à aimer la bombe (1964), un film réalisé par Stanley Kubrick. Librement inspiré du thriller de la guerre froide Alerte rouge (1958), de Peter George, cette comédie noire brocarde l’état d’esprit militaire contemporain et la doctrine de la « destruction mutuelle assurée ».

Réponses à la littérature

  1. Discutez des contributions de la France à la littérature française.
  2. Écrivez un court essai dans lequel vous décrivez l’utilisation de la satire par France dans ses histoires apparemment simples.
  3. En tant que classe, justifiez pourquoi France a remporté le prix Nobel en 1921 malgré le fait que sa réputation littéraire était déjà en déclin.
  4. Quels thèmes dans l’œuvre de France rendent son écriture uniquement « française » ? Pensez-vous que ces thèmes ont contribué à alimenter sa popularité au cours de sa vie ? Comment ont-ils pu affecter sa marginalisation après sa mort ? Créez une présentation de vos conclusions.

BIBLIOGRAPHIE

Livres

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Périodiques

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