Plus d’un million d’Australiens par an souffrent du syndrome de stress post-traumatique (SSPT), et parmi les militaires et les anciens combattants, c’est le trouble de santé mentale le plus répandu.
La meilleure thérapie cliniquement prouvée pour le SSPT est la « thérapie par la parole », dans laquelle les personnes traitent émotionnellement leur traumatisme en parlant ou en pensant à leurs souvenirs traumatiques. Mais pour certaines personnes, le traitement n’est pas simple.
Le TSPT peut coexister avec d’autres troubles de santé mentale qui rendent le traitement plus difficile, tandis que certaines personnes sont réticentes à s’engager dans une thérapie qui les oblige à se confronter à leur traumatisme.
Non surprenant, de nombreuses personnes explorent des thérapies alternatives comme le yoga, la méditation, les thérapies artistiques créatives et les thérapies expérientielles comme les thérapies assistées par les animaux et les activités de plein air. Mais ces thérapies sont-elles efficaces ?
La réponse courte est que nous ne savons tout simplement pas.
Analyser les alternatives
Une partie du travail effectué au Phoenix Australia Centre for Posttraumatic Mental Health de l’Université de Melbourne consiste à examiner soigneusement les preuves disponibles pour les traitements des différents troubles psychologiques qui résultent d’un traumatisme. Ces examens peuvent aider à conseiller les cliniciens et les survivants de traumatismes pour savoir si un traitement peut être utile.
Ce que beaucoup de ces traitements alternatifs ont en commun, c’est qu’ils déplacent l’accent d’une focalisation interne sur les expériences traumatiques de l’individu, et sont plutôt ancrés dans le monde extérieur.
Plutôt qu’une approche centrée sur le traumatisme, nombre de ces interventions sont également susceptibles d’avoir un effet apaisant sur l’individu, et peuvent donc être utiles pour réduire l’hyper vigilance ressentie par les personnes souffrant de TSPT.
Dans deux articles publiés, le Centre a récemment examiné près de deux douzaines d’interventions nouvelles et populaires pour traiter le SSPT. Parmi celles-ci, nous avons identifié quatre traitements qui semblent prometteurs :
- Acupuncture : De petites aiguilles sont placées dans des points sélectionnés du tissu sous-cutané et manipulées en tournant l’aiguille. Le principe théorique de l’acupuncture est qu’elle déplace l’énergie vitale dans le corps pour rétablir l’équilibre entre les systèmes corporels.
- Méditation basée sur des mantras : La méditation basée sur les mantras consiste à répéter silencieusement une phrase ou un mot, souvent avec une signification spirituelle ou personnelle. Pendant ce processus, un individu peut se concentrer ou réfléchir sur la signification ou les sentiments évoqués par le mantra.
- Thérapie/technique de la liberté émotionnelle : La personne visualise son pire événement ou souvenir traumatique dans son » œil de l’esprit « , tandis que le thérapeute utilise ses doigts pour tapoter sur des » méridiens » ou des points d’acupuncture afin de libérer l’énergie émotionnelle négative.
- Yoga : Le yoga est une thérapie du mouvement qui combine des techniques de respiration et des poses physiques avec des techniques corps-esprit, telles que l’attention focalisée et la méditation.
Qu’est-ce que le TSPT ?
Une multitude de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux contribuent au développement des troubles de la santé mentale. Mais le TSPT est unique car il nécessite la survenue d’un événement traumatique dans le cadre de ses critères de diagnostic.
S’il est normal d’avoir des souvenirs bouleversants et des troubles du sommeil après avoir vécu un événement traumatique, la plupart des gens se sentent mieux après quelques semaines. Cependant, certaines personnes vont développer un SSPT. Les symptômes se manifestent généralement peu de temps après l’événement traumatique, mais certaines personnes peuvent connaître une apparition différée des mois ou des années après.
Il existe quatre symptômes du SSPT :
- Souvenirs intrusifs : Une personne est hantée par des souvenirs ou des cauchemars récurrents du traumatisme.
- Évitement : Les flashbacks conduisent à l’évitement de tout ce qui déclenche le souvenir du traumatisme.
- Émotions et pensées négatives : Le TSPT s’accompagne de sentiments d’anxiété, de culpabilité, de tristesse, de honte et de colère. Alternativement, une personne peut se sentir engourdie.
- Hyper-excitation : Une personne atteinte de SSPT est hyper-alerte en prévision de la réapparition du danger, ce qui la laisse stressée, irritable et éprouve des difficultés à se concentrer et à dormir.
Faire en sorte que les nouveaux traitements comptent
Les traitements alternatifs du SSPT sont souvent attrayants pour les gens, mais ce qui compte, c’est de savoir s’ils peuvent aider les survivants de traumatismes à se rétablir. Passer du temps avec un chien peut améliorer l’humeur de quelqu’un, mais pour que la thérapie assistée par les chiens soit efficace, elle doit améliorer de manière significative les symptômes du PTSD.
C’est une question critique dans les nouveaux traitements car, trop souvent, les mécanismes par lesquels le traitement pourrait améliorer les symptômes du SSPT ne sont pas clairs.
Certains partisans de l’acupuncture soutiennent qu’elle interagit avec la force vitale d’un individu – connue sous le nom de « qi » – pourtant, il n’existe aucune preuve scientifique à l’appui. Il semble plus probable que l’acupuncture et d’autres traitements de la philosophie corps-esprit, comme la méditation basée sur les mantras et le yoga, soient efficaces pour le TSPT parce qu’ils font appel à des individus qui préfèrent ne pas parler de leurs pensées et de leurs sentiments.
Ils peuvent également améliorer l’hyperexcitation en enseignant des compétences de relaxation, ou en manipulant des points d’acupression qui réduisent l’excitation physiologique.
Les preuves jusqu’à présent
Nous devons en savoir plus sur l’efficacité de ces nouveaux traitements car si les preuves pour beaucoup d’entre eux n’existent pas encore, cela ne signifie pas qu’ils sont inefficaces. Les organismes pertinents doivent financer des essais de recherche de haute qualité pour tester ces interventions alternatives, peut-être en se concentrant initialement sur les quatre que nous avons récemment identifiées.
La responsabilité incombe également aux chercheurs développant des interventions pour émettre des hypothèses et évaluer systématiquement les mécanismes par lesquels le changement clinique devrait se produire.
Mais le plus urgent est de faire davantage pour que l’espoir ou le battage médiatique des interventions émergentes deviennent des solutions réelles à un trouble aussi dévastateur.
Banner Image : Activité de recrutement de la Fondation Animaux Asie (AAF) pour les chiens docteurs 30 octobre 2005 à Chengdu de la province du Sichuan, Chine/ Picture : China Photos/Getty Images