Physician’s Weekly

Ce qui suit a été initialement publié le 21 mai sur drlinda-md.com.

Interview avec le Dr Mahmud Ibrahim, MD

Q1. En soins primaires, la tendinite est une affection très courante. Selon vous, qu’est-ce qui cause le plus souvent la tendinite : blessures de surutilisation/mauvaise biomécanique dans le sport/idiopathique ? Des suggestions pour la prévenir ?

La tendinite survient pour de multiples raisons. La première est un traumatisme direct, par exemple, quelqu’un est frappé avec une balle de baseball ou autre. La deuxième est de faire trop de choses trop tôt, par exemple, quelqu’un essaie de monter 10 000 marches un jour. La troisième raison, et la plus courante, est une mauvaise biomécanique. C’est particulièrement vrai pour les tendons des épaules et des hanches. Si une personne souffre de douleurs au cou ou au dos, elle a tendance à surcompenser en sollicitant trop ses épaules et ses hanches. Cela peut entraîner une inflammation de ces tendons.

La meilleure façon de prévenir les tendinites est de maintenir une bonne posture et de s’étirer avant une activité physique. Si vous développez une douleur pendant une activité, vous devez arrêter cette activité.

Q2. Pour la plupart des cas de tendinite, diriez-vous qu’ils peuvent être gérés de manière conservatrice ? Que recommandez-vous comme traitement de première ligne ?

Oui, la plupart des cas de tendinite peuvent être traités de façon conservatrice. Le traitement de première ligne comprend la thérapie physique, les soins chiropratiques, l’acupuncture et les anti-inflammatoires. Si cela ne suffit pas, une injection de corticostéroïdes peut être nécessaire pour aider à réduire l’inflammation. Une alternative est le plasma riche en plaquettes (PRP). Le PRP fait croire à votre corps qu’il s’agit d’une nouvelle blessure et apporte tous les facteurs de guérison qui flottent dans votre sang pour les concentrer dans la zone de la blessure. Cela permet aux tendons de guérir réellement, plutôt que de simplement réduire l’inflammation. Enfin, une autre option est une procédure peu invasive appelée ténotomie percutanée. Il s’agit d’une intervention réalisée le jour même dans un centre chirurgical, généralement sous anesthésie locale, avec un temps de récupération plus rapide que la chirurgie traditionnelle. Elle fonctionne en utilisant une sonde spéciale à travers une minuscule incision qui brise le tissu cicatriciel enflammé, tout en laissant le tissu sain intact. Cela encourage également les facteurs de guérison à venir dans la zone pour aider le tendon à guérir. Le temps de récupération est généralement de 6 semaines et les patients sont de retour aux activités qu’ils aimaient auparavant. Cette procédure peut également être combinée avec le PRP pour des résultats encore meilleurs.

Q3. Quels sont les signaux d’alarme qui devraient faire craindre que quelque chose d’autre se passe ?

Il faut être attentif à une douleur intense qui ne s’atténue pas, à une fonte musculaire, à un engourdissement ou à des picotements dans les extrémités. Si vous êtes un tant soit peu inquiet, portez le à l’attention de votre médecin.

Q4. Quand un patient doit-il envisager de faire une procédure telle que la ténotomie ?

Une ténotomie percutanée est indiquée pour les patients atteints de tendinite chronique qui ont échoué la PT et/ou les injections et qui cherchent des alternatives à la chirurgie traditionnelle.

Q5. Qu’est-ce que la ténotomie exactement ?

Une ténotomie consiste essentiellement à piquer de petits trous dans le tendon enflammé, ce qui apporte des facteurs de croissance dans la zone pour aider le tendon à guérir.

Q6. La ténotomie est-elle parfois utilisée comme traitement de première ligne ?

Non, bien qu’il s’agisse d’une procédure peu invasive, cela reste une procédure. La première ligne devrait toujours être le PT et les médicaments oraux. Si la tendinite revient malgré un bon soulagement avec le traitement précédent, alors cela peut être une option.

Q7. Que doit ressentir un patient pendant la procédure ?

Certains patients choisissent d’être sous sédatif pour la procédure, ce qui n’est pas nécessaire. La zone est anesthésiée avec un anesthésique local, les patients ne devraient donc ressentir qu’une certaine pression. Si c’est inconfortable à un moment donné, nous pouvons toujours l’engourdir un peu plus.

Q8. Quelles sont les spécialités qui pratiquent cette procédure ?

Typiquement les médecins du sport, les chirurgiens orthopédiques et les physiatres.

Q9. Qu’est-ce que vous aimez particulièrement dans cette procédure ?

C’est une procédure très efficace avec un temps de récupération très rapide. Les patients reprennent généralement leurs activités en 4 semaines et sont complètement rétablis en 6 à 8 semaines. J’ai obtenu des résultats étonnants avec cette procédure chez des patients qui avaient consulté d’autres médecins et suivi d’autres traitements qui n’avaient apporté aucun soulagement.

Q10. Quels sont les risques potentiels ?

Chaque fois que quelqu’un fait un trou dans la peau, il y a toujours un risque d’infection ou de saignement. Ce risque est généralement minime. De plus, cette procédure se fait généralement sous guidage échographique, donc on sait que la sonde est dans la zone d’inflammation. En outre, il existe un très faible risque de rupture du tendon, cependant, cela peut être évité en demandant au patient de porter une attelle pendant une semaine ou deux après la procédure pour permettre au tendon de guérir.

Q11. Cette procédure est-elle couverte par les assurances ?

Oui, la plupart des assurances couvrent cette procédure.

Q12. Pourquoi pensez-vous que beaucoup de gens ne connaissent pas cette procédure ?

C’est une procédure assez nouvelle que peu de médecins pratiquent.

Q13. Quelles sont les informations supplémentaires que vous aimeriez que les patients sachent ?

La tendinite peut se produire pour un certain nombre de raisons. Il y a beaucoup d’options de traitement, donc j’encourage les patients à parler à leurs fournisseurs de soins de santé de toutes les différentes options de traitement.

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