Le traitement chirurgical des furoncles : Une histoire de deux techniques | SG Web

Discussion

Un carbuncle est une agrégation de plusieurs furoncles qui forment une masse inflammatoire. Le centre nécrotique infecté est muré par une pseudocapsule. Cette masse s’écoule typiquement sur la surface de la peau par plusieurs ouvertures (3). Il y a généralement une bordure de cellulite et d’inflammation autour de la nécrose centrale. Cette affection est souvent associée au diabète sucré, comme le montrent les trois cas présentés ici. Le patient peut présenter une septicémie qui nécessite l’administration précoce d’antibiotiques et le drainage urgent de l’infection (3). Les avis sur le traitement chirurgical de cette affection séculaire sont partagés. Un groupe de chirurgiens estime que les escarres doivent être largement excisées selon une technique appelée saucérisation (1, 4). Cela inclut l’excision du centre nécrotique et de la cellulite qui l’entoure. L’excision est jugée adéquate lorsque les limites de l’opération sont saines et totalement non enflammées. Les antibiotiques peuvent ne pas être nécessaires après la saucérisation. Le cas 1 illustre clairement l’effet de la saucérisation. Notez que le pourtour de la cellulite autour du centre de la nécrose observé sur la figure 1 A a été complètement excisé et n’apparaît pas sur la figure 1 B. Cette technique permet d’obtenir une large plaie, qui est pansée et dont la cicatrisation est assurée par une intention secondaire. Occasionnellement, une très grande plaie sera fermée par une greffe de peau (1). Certains peuvent même nécessiter un lambeau ou une greffe musculo-cutanée pour couvrir le défaut. Un autre groupe de chirurgiens traite les escarres par I&D, et débride uniquement le centre nécrotique (3, 4). Le tissu inflammé environnant n’est pas excisé mais traité par antibiotiques. Dans ce cas, la plaie résultante est plus petite. De même, elle est pansée jusqu’à ce qu’elle guérisse par une intention secondaire. Cette technique nécessite rarement une greffe pour couvrir la plaie car elle guérit assez rapidement. Les cas 2 et 3 illustrent la plaie postopératoire de cette technique moins radicale. L’incision chirurgicale a permis au pus et à la boue de s’écouler. Le centre nécrotique a été débridé tandis que la cellulite environnante n’a pas été excisée (figure 2 B). L’I&D a permis aux plaies de guérir plus rapidement. Les plaies des deux patients étaient complètement épithélialisées 8 semaines après l’I&D (Figure 2 C). En comparaison, la plaie soucrée a nécessité des pansements pendant plus de 8 semaines (Figure 1 C). D’après les commentaires anecdotiques des chirurgiens chevronnés qui préconisent la saucérisation pour les escarres, il semble qu’il s’agisse d’une technique plus ancienne qu’ils ne peuvent s’en souvenir. On leur a appris à exciser tous les tissus infectés, y compris la cellulite environnante, afin de contrôler la septicémie. Peut-être était-ce nécessaire à l’époque où les antibiotiques efficaces n’étaient pas encore largement disponibles. Cependant, nous sommes aujourd’hui en mesure de traiter très efficacement les infections cutanées avec différents types d’antibiotiques (5). Cela permet de pratiquer une chirurgie moins mutilante pour cette affection bénigne. Il n’y avait pas de différence dans la durée d’utilisation des antibiotiques dans cette série de cas. Ils ont tous reçu un traitement d’une semaine de co-amoxiclav. Il est intéressant de noter que la saucérisation a entraîné le séjour hospitalier postopératoire le plus court. Tous les patients n’ont pas eu d’autre septicémie ni de réadmission après leur opération (tableau 1). Cette série de cas met en évidence deux techniques chirurgicales très différentes dans le traitement des escarres et leur résultat. Malgré cela, il n’existe aucune publication en langue anglaise qui traite des résultats de ces techniques chirurgicales au cours des 40 dernières années. Il convient de souligner ici que cette série de cas n’établit en aucun cas la supériorité de l’un ou l’autre traitement. Cependant, elle fournit une base pour mener un essai contrôlé randomisé à grande échelle pour déterminer la meilleure approche chirurgicale pour cette condition. Un essai contrôlé randomisé est nécessaire pour répondre à ce dilemme, qui semble avoir été négligé par des générations de chirurgiens.

Tableau 1.

Résumé de la prise en charge et des résultats des cas

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Cas 1 Cas 2 Cas 3
Technique chirurgicale Saucérisation Incision et drainage Incision et drainage
Taille de l’escarboucle, cm 10 x 12 4 x 5 8 x 10
Nombre de globules blancs à l’admission (x 109/L) 21.4 15.8 24.8
Durée de l’antibiothérapie (jours) 7 7 7
Durée du séjour post-opératoire (jours) 7
.postopératoire (jours) 1 6 5
État de la plaie 8 semaines après l’opération .chirurgie Non guérie Cicatrisée Cicatrisée
Réadmission/sepsie récurrente Non Non Non

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