I. Ce que tout médecin doit savoir.
Un ulcère de pression est une zone localisée de nécrose de la peau et des tissus mous sous-jacents causée par une pression non soulagée entre une proéminence osseuse et une surface externe pendant une période prolongée.
Les ulcères de pression peuvent être causés par une combinaison de trois facteurs : les forces extrinsèques (pression, friction ou cisaillement), l’altération du flux sanguin et la diminution de la qualité des tissus. On pense qu’un débit sanguin insuffisant dû à une compression prolongée entraîne une lésion de reperfusion lorsque le sang pénètre à nouveau dans le tissu. L’hyperémie (rougeur de la peau) se développe dans les 30 premières minutes de pression continue. Si la pression n’est pas réduite, une ischémie s’ensuit dans les 2 à 6 heures et finit par entraîner une nécrose. L’inversion de l’hyperémie prend environ 1 heure, mais l’ischémie nécessitera 36 heures pour que les changements se résorbent.
Aussi connu sous le nom de : Ulcère de décubitus ou escarres
II. Confirmation du diagnostic : Êtes-vous sûr que votre patient a des ulcères de pression ?
National Pressure Ulcer Advisory Panel (NPUAP) – Staging of Pressure Ulcers :
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Stade 1 : peau intacte, rougeur superficielle non blanchissable.
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Stade 2 : les dommages concernent l’épiderme et s’étendent au derme ; ressemble à une abrasion ou à un ulcère, à une cloque.
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Stade 3 : Perte de l’épaisseur totale de la peau et s’étend au tissu sous-cutané, ne pénètre pas le fascia ou le muscle.
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Stade 4 : Perte de l’épaisseur totale de la peau avec des dommages étendus aux muscles, aux tendons et/ou aux os.
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Instable : Recouvert d’escarres (brun/noir) ou de tissus morts/éboulis (film jaune, gris, vert, beige, brun).
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Lésion tissulaire profonde : Zone localisée de couleur violette ou marron de la peau intacte ou d’une ampoule remplie de sang due à une atteinte des tissus sous-jacents. Apparaît comme une ecchymose profonde.
A. Antécédents Partie I : Reconnaissance des formes :
Les escarres non infectées :
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Rougeur sur les proéminences osseuses OU;
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Plaie ouverte sur les proéminences osseuses;
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Douleur.
Les escarres infectées :
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Plaie ouverte sur des proéminences osseuses;
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Douleur;
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Malodorant;
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Grande quantité de drainage ou de pus;
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Fièvre;
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Hypotension.
Notre patient type :
Personnes âgées présentant de multiples comorbidités (ex. maladie coronarienne, événement cérébrovasculaire avec hémiparésie résiduelle, démence avancée, diabète, maladie rénale chronique), ou des personnes plus jeunes souffrant d’une maladie neurologique ou psychiatrique qui sont amenées à l’hôpital avec une diminution de l’apport oral, une altération de l’état mental (hyper- ou hypodélirium), et/ou de la fièvre et d’autres signes d’infection.
B. Historique Partie 2 : Prévalence :
Approximativement 2,5 millions d’escarres sont traitées chaque année, la prévalence et l’incidence variant selon le contexte de soins. En soins aigus, l’incidence des escarres varie de 0,4 % à 38 % et la prévalence de 10 % à 18 % aux États-Unis. Certains estiment les dépenses totales des États-Unis pour le traitement des escarres à 11 milliards de dollars par an. Les escarres sont particulièrement fréquentes chez les patients fragiles et multimorbides qui sont généralement âgés et dont la mobilité est réduite, ainsi que chez les patients plus jeunes souffrant de lésions de la moelle épinière ou de paralysie.
C. Historique Partie 3 : Diagnostics concurrents qui peuvent imiter les ulcères de pression.
Il existe de nombreux types d’ulcères cutanés, avec différents mécanismes physiopathologiques sous-jacents. Les ulcères qui peuvent ressembler aux ulcères de pression comprennent les ulcères diabétiques, les ulcères ischémiques, les ulcères veineux, les ulcères malins, les ulcères hypertensifs et la gangrène. La localisation de l’ulcère est un facteur utile pour distinguer les types d’ulcères. Par définition, un ulcère de pression se produit en raison d’une pression externe soutenue, et doit donc se produire dans des zones typiques, comme les proéminences osseuses. D’autres ulcères surviennent via différents mécanismes :
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Les ulcères diabétiques se trouvent le plus souvent dans des zones de traumatismes répétés sur le pied, secondaires à la neuropathie et à l’insuffisance vasculaire.
Les ulcères ischémiques/ulcères d’insuffisance artérielle se trouvent le plus souvent dans les extrémités inférieures. Ces ulcères sont associés à une douleur accrue à l’effort et à un soulagement des symptômes lorsque l’extrémité est au repos ou en position de dépendance. La peau entourant la plaie est souvent tendue avec une perte de poils.
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Les ulcères veineux se trouvent le plus souvent entre le genou et la cheville (notamment entre les malléoles médiale et latérale). Il n’est généralement pas associé à une douleur sévère, sauf s’il est infecté ; et il y a une dermatite périphérique autour de la plaie avec une hyperpigmentation de la peau.
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Les ulcères malins provenant d’une croissance métastatique sont un signe de cancer avancé. Ils sont parfois difficiles à distinguer et peuvent avoir un aspect similaire à celui d’un ulcère veineux. Une biopsie cutanée serait justifiée si la plaie ne montre pas de signes de guérison après environ 2 à 3 mois de traitement.
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Les ulcères hypertensifs sont très rares et sont associés au diabète et à une hypertension non contrôlée. Ils se trouvent le plus souvent juste au-dessus de la face latérale de la cheville et/ou du tendon d’Achille sur les deux jambes.
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La gangrène se trouve généralement dans les zones distales/extrémités du corps où l’approvisionnement en sang est compromis, ce qui entraîne une nécrose. Les zones touchées deviennent vertes, noires ou brun jaunâtre.
D. Constatations de l’examen physique.
Évaluation de la plaie :
Documenter l’emplacement de la plaie : Examiner les sites à haut risque –
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chez un patient en décubitus dorsal : occiput de la tête, omoplate, coude, fesse, talon, orteils.
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chez un patient assis : tête, omoplate, sacrum, fesse, talon.
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chez un patient couché sur le côté (latéral) : oreille, épaule, coude (côté extérieur), hanche, les deux genoux, cheville, talon.
Mise en scène de la plaie selon les directives de la NPUAP et commentaires sur les points suivants –
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Aire – longueur, largeur et profondeur de l’ulcère. Utiliser une sonde pour déterminer la présence de sape ou la profondeur des trajets sinusaux.
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Apparence de la plaie – présence de tissu nécrotique, d’escarre, de bourrelet, de tissu de granulation.
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Drainage – quantité, degré d’odeur, type (purulence, sérosanguine), couleur, saignement.
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Cellulite – différencier le mince rebord d’érythème autour de la plupart des plaies en voie de guérison. Recherchez la sensibilité, la chaleur, la rougeur, en particulier s’il y a une progression autour de la péri-lésion.
Quelles études de laboratoire (le cas échéant) doivent être demandées pour aider à établir le diagnostic ? Comment les résultats doivent-ils être interprétés?
Le diagnostic d’une escarre est purement clinique ; les études de laboratoire ne sont pas nécessaires au diagnostic. Cependant, les études de laboratoire peuvent être précieuses dans la gestion à long terme des conditions comorbides qui peuvent affecter la guérison de la plaie, ainsi que pour gérer les complications telles que l’infection. Il peut s’agir notamment de :
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un hémogramme complet et différentiel (CBC) pour évaluer l’anémie ou la leucocytose;
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un panel métabolique de base (BMP) pour évaluer le dysfonctionnement rénal;
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l’albumine/préalbumine pour évaluer l’état nutritionnel pour la cicatrisation des plaies;
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l’hémoglobine A1c pour évaluer le contrôle du glucose ;
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des tests de la fonction hépatique (TFL) pour évaluer une maladie hépatique ;
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la vitesse de sédimentation des érythrocytes/la protéine réactive (ESR/CRP) pour évaluer ou surveiller l’ostéomyélite ;
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des cultures de sang, de plaie ou d’os, si une progression vers une infection est suspectée.
Quelles études d’imagerie (le cas échéant) doivent être demandées pour aider à établir le diagnostic ? Comment les résultats doivent-ils être interprétés?
Les études d’imagerie ne sont pas nécessaires pour diagnostiquer les escarres. Lorsque les signes et les symptômes font suspecter une ostéomyélite sous-jacente, une IRM, une scintigraphie osseuse ou un scanner doivent être demandés pour évaluer.
F. Tests diagnostiques surutilisés ou « gaspillés » associés à ce diagnostic.
Cultures de plaies – les cultures sur écouvillon des plaies ne sont souvent pas utiles pour déterminer les organismes responsables de l’infection et sont souvent polymicrobiennes.
III. Prise en charge des défauts.
Relief de la pression:
Le soulagement de la pression est la priorité numéro un. Ne pas placer les patients au lit lors de leur admission à l’hôpital, sauf en cas de nécessité absolue. Ordonnez une thérapie physique pour le patient. Si le patient est alité ou limité dans ses mouvements (par exemple, accident vasculaire cérébral avec hémiparésie, démence avancée), demandez l’aide des infirmières/aides pour tourner le patient toutes les 2 heures. Placez des oreillers entre les genoux et les chevilles pour éviter le frottement des proéminences osseuses lorsque le patient est couché sur le côté. En position couchée sur le dos, surélevez les talons du lit avec des oreillers ou utilisez des bottes de protection des talons. Commandez des lits spécialisés qui ont des matelas à réduction de pression électrique qui alternent la pression toutes les quelques minutes.
Débridement:
Il existe cinq types de débridement et leur application dépend des circonstances de l’ulcère de pression. L’élimination des tissus dévitalisés empêche les organismes pathologiques de se développer. Le type de débridement utilisé dépend de l’état de santé du patient, de la présentation de l’ulcère et de la présence ou de l’absence d’infection, et de la capacité du patient à tolérer la procédure.
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Le débridement mécanique consiste à utiliser des forces physiques pour éliminer les tissus dévitalisés (par exemple, pansement humide à sec, hydrothérapie). L’inconvénient est qu’il enlève à la fois les tissus vitalisés et dévitalisés et qu’il peut être douloureux.
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Le débridement chirurgical est l’utilisation d’un scalpel, de ciseaux ou de pinces pour enlever les tissus dévitalisés (escarres/suintances) afin de permettre la croissance de nouveaux tissus. C’est un moyen rapide et facile de nettoyer la plaie, mais il peut être douloureux et provoquer des saignements.
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Le débridement enzymatique (chimique) consiste à utiliser des agents débridants topiques pour dissoudre les tissus dévitalisés. Il est utile dans les plaies qui ne sont pas infectées localement, mais il peut endommager la bonne peau entourant l’ulcère.
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Le débridement autolytique est l’utilisation de pansements synthétiques pour permettre aux tissus dévitalisés de s’autodigérer à partir des enzymes présentes dans les fluides de l’ulcère. Cette méthode est utile chez les patients qui ne peuvent pas tolérer d’autres formes de débridement, mais elle n’est utilisée que dans les cas où l’on ne soupçonne pas d’infection locale. L’inconvénient est que la guérison peut prendre plus de temps.
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La biochirurgie consiste à utiliser des larves (asticots) pour digérer les tissus dévitalisés. Elle est très rapide et efficace cependant elle est tombée en disgrâce aux États-Unis même si la FDA avait approuvé son utilisation en 2004 en tant que dispositif médical vivant. Il est plus largement utilisé en Europe.
Gestion de la charge bactérienne de la plaie :
Si la plaie semble infectée, il est important d’augmenter le nettoyage de la plaie et/ou de changer les pansements. Les antimicrobiens topiques (sulfadiazine d’argent, mupirocine ou métronidazole) et les antiseptiques topiques (iode, chlorhexadine, hypochlorite de sodium ou peroxyde d’hydrogène) peuvent être utiles pour diminuer la charge biologique de l’ulcère mais ne sont pas utiles pour traiter l’infection. Par conséquent, les ulcères qui ne guérissent pas et qui présentent une cellulite, une bactériémie, une ostéomyélite et une septicémie nécessitent tous des antibiotiques systémiques.
Sélection du pansement topique approprié pour la plaie en fonction de la stadification :
L’environnement optimal pour la guérison de la plaie est humide, par opposition à trop humide ou sec. Cela peut servir de stratégie de guidage pour choisir parmi divers pansements.
Stade 1 : Nettoyage de la plaie avec du sérum physiologique et couverture avec un film barrière liquide ou une crème barrière contre l’humidité (les noms commerciaux incluent la pommade A+D, Baza Protect®, Dermagran®) à chaque quart de travail.
Stade 2 : Nettoyage de la plaie avec du sérum physiologique ou un nettoyant dermique pour plaies (les noms commerciaux incluent Saf Clens®).
Drainage minime ou nul : Couvrir avec un hydrocolloïde (les noms commerciaux incluent Duoderm®, Comfeel®, 3M© Tegaderm Hydrocolloid®) et changer tous les 3 jours (ou selon les besoins de la souillure)
Drainage : Couvrir avec de la mousse (les noms commerciaux incluent Mepilex®, Allevyn®, Biatain®) et changer tous les 1-3 jours selon les besoins
Étape 3 : Nettoyer la plaie avec un nettoyant dermique pour plaies
Les plaies à base sèche/humide :
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Avec profondeur – gaze imprégnée d’hydrogel (les noms commerciaux incluent Restore® ou Curafil®) et couvrir avec un pansement secondaire (mousse, gaze stérile sèche et ruban adhésif, ou gaze et film mince).
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Sans profondeur – Hydrogel (les noms commerciaux incluent Woun’Dres®, Carrasyn®, ou Dermasyn®) et couvrir avec un pansement secondaire. Changer tous les 1-3 jours si nécessaire
Les plaies avec drainage :
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Avec profondeur – Hydrofibre (le nom commercial inclut Aquacel®) et couvrir avec un pansement secondaire (de préférence en mousse-bonne absorption).
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Sans profondeur – Couvrir avec de la mousse. Changer tous les 1-3 jours selon les besoins.
Stage 4 ou ulcère instable : Nettoyer la plaie avec un nettoyant dermique pour plaies.
Consultation chirurgicale ou consultation pour plaies pour débridement et aide à la prise en charge – enzymes chirurgicales contre débridement (les noms commerciaux incluent Collagenase®, Accuzyme®).
Les plaies à base sèche/humide :
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Avec profondeur – Gaze imprégnée d’hydrogel et couvrir avec un pansement secondaire. Changer tous les 1-3 jours selon les besoins.
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Sans profondeur – Enzyme débridante seule ou Hydrogel avec pansement secondaire. Changement tous les 1-3 jours selon les besoins.
Les plaies avec drainage :
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Avec profondeur – Hydrofibre et couverture avec un pansement secondaire (de préférence en mousse). Changer tous les 1-3 jours si nécessaire.
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Sans profondeur – Enzyme débridante seule et couvrir avec un pansement secondaire.
Soutien nutritionnel:
Une consultation nutritionnelle formelle est nécessaire pour aborder toute carence nutritionnelle importante dans le rôle de la guérison. La prise de calories et de protéines adéquates peut aider à la guérison et prévenir d’autres ulcères de pression. L’apport en protéines doit être d’environ 1,2 à 1,5 gramme/kilogramme (g/kg) de poids corporel par jour.
Prévention – Voir ci-dessous sous Gestion à long terme.
Éducation du soignant – Voir ci-dessous sous Gestion à long terme.
A. Prise en charge immédiate.
En cas de septicémie, d’ostéomyélite, d’abcès ou de cellulite, il faut commencer par des analyses sanguines complètes (NFS, panel métabolique complet, hémocultures), une radiographie de la région avec la plaie et des antibiotiques systémiques.
B. Conseils d’examen physique pour guider la prise en charge.
Les ulcères de pression nécessitent du temps pour guérir. Les ulcères de stade 2 peuvent prendre environ 6 à 8 semaines de bons soins de la plaie pour se résorber, tandis que les ulcères de stade 3-4 peuvent prendre jusqu’à un an pour une guérison complète. En milieu hospitalier, il se peut que nous ne voyions pas la résolution des ulcères de pression. Cependant, il est conseillé de visualiser périodiquement l’ulcère pour s’assurer qu’il ne s’aggrave pas ou ne s’infecte pas. L’outil PUSH (Pressure Ulcer Scale for Healing) est l’une des échelles les plus utilisées pour évaluer objectivement la cicatrisation des plaies et est disponible sur le site Web du NPUAP. L’absence d’amélioration en une semaine peut nécessiter une modification de la stratégie de prise en charge.
C. Tests de laboratoire pour surveiller la réponse à la prise en charge et les ajustements de celle-ci.
La surveillance de laboratoire n’est pas nécessaire pour les escarres, à moins qu’elles ne soient compliquées par une infection, auquel cas les données de NFS, BMP, ESR, CRP et cultures sont conseillées. Chez les patients ayant un mauvais état nutritionnel, une évaluation périodique de l’albumine et de la pré-albumine peut être utile.
D. Prise en charge à long terme.
La prévention est la CLÉ!
Positionnement du patient:
Chez les personnes alitées, repositionnez le patient toutes les 2 heures pour déplacer le poids et soulager la pression sur les proéminences osseuses (notamment le sacrum, les hanches, les genoux, les chevilles et les talons) et maintenir la circulation. Tournez-le doucement pour éviter les forces de friction et de cisaillement. Les patients doivent être placés à un angle de 30 degrés et non plus haut pour éviter le glissement et la friction. De la mousse ou des oreillers doivent être placés entre les genoux et les chevilles pour éviter toute pression à ces endroits. Les protections de talons ou le placement d’un oreiller sous les jambes pour surélever les talons sont très importants. Chez les personnes confinées dans un fauteuil, ils doivent être repositionnés toutes les heures en inclinant le siège.
Surfaces de soutien :
Il existe 3 groupes de matelas spéciaux classés par les Centers of Medicaid and Medicare Services (CMS).
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Le groupe 1 comprend les matelas ou les surmatelas non alimentés et sont utilisés dans la prévention des ulcères de pression ou chez les personnes qui ont des ulcères de stade 1.
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Le groupe 2 comprend les matelas à réduction de pression motorisés et sont utilisés chez les patients qui ont des ulcères de stade 2-3.
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Le groupe 3 comprend les lits à fluidisation d’air et sont utilisés chez les patients qui ont des ulcères de stade 3-4.
Il existe des mesures de critères étendues qui doivent être respectées pour justifier l’utilisation des lits du groupe 2 et du groupe 3.
Mobilité:
Encouragez le patient à être actif. Même si les patients ont une mobilité limitée, la physiothérapie peut diminuer la raideur et renforcer les muscles.
Soins de la peau:
Il est très important de garder la peau propre et sèche sans excès. Évitez l’eau chaude et utilisez des produits de nettoyage doux. Hydratez la peau sèche et squameuse avec une lotion. Le nettoyage doit être fait régulièrement pour minimiser l’exposition à l’humidité provenant de l’incontinence, de la transpiration ou du drainage des plaies. La prise en charge de l’incontinence fécale et urinaire est importante pour prévenir la dégradation de la peau. Occasionnellement, une colostomie de dérivation peut être recommandée par le consultant en chirurgie pour les ulcères de pression qui ne guérissent pas et qui sont fréquemment souillés par des matières fécales.
Éducation du soignant :
Que ce soit le personnel de la maison de soins ou les familles, il est important de fournir des informations sur comment et pourquoi les ulcères de pression se forment et comment les prévenir.
E. Pièges courants et effets secondaires de la prise en charge.
Les ulcères de talon avec escarre stable – NE PAS DEBRIDER ! Appelez la podologie pour obtenir de l’aide.
IV. Gestion avec des comorbidités.
Les individus qui ont une maladie rénale chronique ou une insuffisance rénale terminale sous hémodialyse ont un état urémique qui ralentit différents systèmes organiques, y compris le tractus gastro-intestinal. Ces patients ont tendance à avoir une diminution de l’appétit (anorexie) et une diminution globale de l’apport en protéines. L’apport en protéines recommandé est d’environ 0,6 g/kg de poids corporel/jour chez un patient non dialysé et de 1,2 g/kg de poids corporel/jour. En cas d’escarres, les besoins en protéines sont plus importants.
B. Insuffisance hépatique.
Les personnes atteintes d’une maladie hépatique peuvent également présenter un état urémique similaire à celui des personnes atteintes d’une maladie rénale chronique. Elles n’ont pas non plus la capacité de produire certaines protéines qui sont nécessaires au processus de guérison.
C. Diabète ou autres problèmes endocriniens.
Une hyperglycémie non contrôlée peut empêcher la bonne cicatrisation des plaies. Par conséquent, les personnes doivent contrôler plus étroitement leur diabète et adapter leurs médicaments en conséquence.
D. Malignité.
Les individus atteints de malignité sont à risque d’escarres. Le contrôle de la douleur et l’encouragement de la mobilité sont importants chez ces patients.
E. Immunosuppression (VIH, stéroïdes chroniques, etc.).
L’utilisation chronique de stéroïdes et de médicaments immunosuppresseurs peut affecter l’intégrité de la peau et empêcher la guérison des ulcères de pression.
F. Maladie pulmonaire primaire (BPCO, asthme, ILD).
L’utilisation chronique de stéroïdes pour la BPCO ou d’autres maladies pulmonaires peut affecter l’intégrité de la peau et empêcher la guérison des escarres. Le maintien de la mobilité est important chez ces patients.
G. Problèmes gastro-intestinaux ou nutritionnels.
La nutrition est importante pour la guérison des plaies. Le maintien d’une quantité adéquate de protéines, de vitamine C et de zinc doit être envisagé en cas de carence.
H. Problèmes hématologiques ou de coagulation.
L’anémie peut diminuer le transfert adéquat de nutriments et d’oxygène pour favoriser la guérison des tissus.
I. Démence ou maladie psychiatrique/Traitement.
Les personnes atteintes de démence ou de maladie psychiatrique sont souvent agitées et confuses. Beaucoup ont également des difficultés à se nourrir et ont besoin d’aide. Les contentions physiques et les contentions chimiques doivent être réduites au minimum chez ces personnes pour éviter qu’elles ne soient attachées dans une position. La présence d’un aide au chevet du patient pour le rediriger et le nourrir peut être une meilleure option.
A. Considérations de sortie pendant l’hospitalisation.
Si les escarres sont compliquées par une infection, surveillerait la plaie quotidiennement. En cas d’aggravation, ajuster le traitement au besoin.
Si l’escarre n’est pas compliquée, aucune sortie urgente n’est nécessaire. Les escarres sont facilement négligées, et devraient être activement mentionnées par le fournisseur de soins primaires du patient hospitalisé lors du transfert des soins à l’équipe de patients hospitalisés suivante.
B. Durée anticipée du séjour.
La durée du séjour peut être prolongée en cas de complications associées à l’escarre, telles que la cellulite, l’ostéomyélite, l’endocardite ou la bactériémie/sepsie. Cependant, si la maladie aiguë est traitée et sous contrôle, il est dans le meilleur intérêt du patient de le faire sortir de l’hôpital le plus tôt possible pour éviter la colonisation de bactéries résistantes acquises à l’hôpital et encourager la mobilité.
C. Quand le patient est-il prêt à sortir de l’hôpital.
Le patient est médicalement prêt à sortir de l’hôpital lorsque l’infection, si elle est présente, est sous contrôle (sans fièvre, cultures négatives) et que la logistique des antibiotiques à long terme, si elle est jugée nécessaire, a été organisée.
Quand le suivi clinique doit-il être organisé et avec qui.
Les patients qui sortent de l’hôpital peuvent soit rentrer chez eux, soit aller dans un établissement de soins infirmiers qualifiés. Dans les établissements de soins qualifiés, il existe des équipes de soins des plaies qui se composent généralement d’une infirmière spécialisée dans les soins des plaies et/ou d’un médecin (chirurgien plastique, chirurgien général et/ou médecin interne) qui effectuent des tournées hebdomadaires des plaies. Le personnel infirmier qui effectue des soins quotidiens de la plaie est formé pour surveiller la progression des escarres et alerter l’équipe de soins de la plaie pour l’ajustement de la gestion.
Si les patients sont renvoyés chez eux, des soins à domicile sont souvent mis en place et une infirmière visiteuse évalue le patient à domicile. Les soignants apprennent également à nettoyer et à panser l’escarre.
Plusieurs de ces patients ont une mobilité limitée, et les visites à domicile du médecin doivent être proposées comme option.
Quels tests doivent être effectués avant la sortie pour permettre la meilleure première visite en clinique.
NA
Quels tests doivent être commandés en tant que patient externe avant, ou le jour de la visite en clinique.
NA
E. Considérations relatives au placement.
Si l’escarre entraîne une affection nécessitant une antibiothérapie intraveineuse à long terme, comme une ostéomyélite, l’établissement de soins spécialisés d’accueil doit être alerté rapidement.
F. Pronostic et conseil au patient.
Les ulcères de pression sont généralement codés comme un diagnostic secondaire plutôt que comme un diagnostic principal. Le pronostic est généralement déterminé par les autres comorbidités. La durée d’hospitalisation prévue pour une ostéomyélite due à une escarre de stade 4 est estimée à environ 6 jours et peut aller jusqu’à 12 jours. Les patients qui ont des ulcères de stade 4 ont généralement une espérance de vie de moins de 6 mois.
A. Normes de l’indicateur de base et documentation.
Les ulcères de pression doivent être documentés à l’admission. Les escarres de stade 3 ou 4 qui se développent à l’hôpital sont considérées comme un « événement jamais survenu » et ne seront pas remboursées par le CMS.
B. Prophylaxie appropriée et autres mesures visant à prévenir la réadmission.
Voir ci-dessus sous la rubrique Gestion à long terme.
VII. Quelles sont les preuves ?
« Groupe consultatif européen sur les escarres et groupe consultatif national sur les escarres. Traitement des escarres : Guide de référence rapide ». 2009.
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