Le vin canadien est produit depuis plus de 200 ans. Les premiers colons ont essayé de cultiver des raisins Vitis vinifera provenant d’Europe avec un succès limité. Ils ont jugé nécessaire de se concentrer sur les espèces indigènes de Vitis labrusca et Vitis riparia ainsi que sur divers hybrides. Cependant, le marché était limité pour ces vins en raison de leur goût particulier, souvent qualifié de « foxy ». Toutefois, ce goût s’est atténué lorsque le jus a été transformé en vins de style Porto et Sherry. En 1866, le premier établissement vinicole commercial a ouvert ses portes au Canada, situé sur l’île Pelée en Ontario.
Pendant la première moitié du vingtième siècle, le mouvement de tempérance et, plus tard, la demande des consommateurs pour des vins fortifiés et sucrés ont entravé le développement d’une industrie du vin de table de qualité. La demande des consommateurs n’est pas passée des vins doux et fortifiés aux vins de table plus secs et moins alcoolisés avant les années 1960. Dans le même temps, il y a eu des améliorations significatives dans la technologie de la vinification, l’accès à de meilleures variétés de raisins et à des clones résistants aux maladies, et la recherche systématique en viticulture.
Après l’abrogation de la prohibition de l’alcool au Canada en 1927, les provinces ont strictement limité le nombre de licences pour produire du vin. Un moratoire de près de 50 ans sur la délivrance de nouveaux permis de vinification a finalement été abandonné en 1974. Au cours de la même décennie, des plantations de démonstration ont commencé à montrer que Vitis vinifera pouvait être cultivé avec succès au Canada. D’autres producteurs ont découvert que des vins de haute qualité pouvaient être produits si les vignes de Vitis vinifera étaient cultivées avec des rendements réduits, de nouvelles techniques de palissage et une gestion appropriée de la canopée.
En 1988, trois événements importants se sont produits : le libre-échange avec les États-Unis, l’établissement de la norme Vintners Quality Alliance (VQA) et un important programme de remplacement et de mise à niveau des vignes. La VQA est un système de réglementation et d’appellation qui vise à garantir la « haute qualité » et l' »authenticité de l’origine » des vins canadiens provenant des provinces de la Colombie-Britannique et de l’Ontario. Chacun de ces événements a servi d’une manière ou d’une autre à améliorer la viabilité de l’industrie vinicole au Canada.
Au cours des années 1990, les viticulteurs canadiens ont continué à démontrer que les cépages fins dans des conditions de croissance plus fraîches pouvaient potentiellement posséder des saveurs complexes, des arômes délicats mais persistants, une structure étroitement concentrée et un potentiel de vieillissement plus long que leurs homologues dans les régions de croissance plus chaudes du monde.
Caves au CanadaModifié
Cellared in Canada était un ancien indicateur de 1994 à 2018 pour les produits vinicoles des établissements vinicoles canadiens, dont le moût de raisin provenait de l’extérieur du Canada. Les établissements vinicoles canadiens peuvent importer du moût de raisin préfermenté d’autres pays, et l’utiliser pour produire du vin sous leurs propres produits. La quantité maximale de vin étranger utilisée dans les produits vinicoles Cellared in Canada dépendait de la province d’où provenait le vin ; certaines provinces exigeant l’utilisation d’une quantité minimale de raisins locaux pour que le vin soit considéré comme un vin Cellared in Canada. En Ontario, 30 pour cent des raisins du vin Cellared in Canada devaient provenir d’établissements vinicoles locaux. À l’inverse, la Colombie-Britannique n’a pas stipulé l’utilisation de raisins locaux dans la production de ses produits de vin Cellared in Canada.
À la fin de 2009, des critiques locales et internationales de la pratique Cellared in Canada et de la Liquor Control Board of Ontario (LCBO) ont émergé. Les producteurs de raisins de l’Ontario ont commencé à protester contre cette pratique, qu’ils considèrent comme une menace pour leur gagne-pain, affirmant que des milliers de tonnes de raisins canadiens sont laissés à pourrir sur la vigne parce que les producteurs utilisent des raisins importés pour faire du vin étiqueté comme « canadien ». Les producteurs de vin qui n’utilisent pas l’appellation « Cellared in Canada » ont critiqué cette pratique, estimant qu’elle ternit la réputation des vins canadiens et induit les consommateurs en erreur. Les producteurs et les cultivateurs canadiens ont demandé au gouvernement d’apporter plusieurs changements à ces pratiques, notamment en précisant l’origine des raisins sur l’étiquette du vin et en augmentant la visibilité des vins 100 % canadiens produits par les membres de la Vintners Quality Alliance (VQA) dans les magasins d’alcool gérés par la province. En août 2009, les magasins provinciaux de la LCBO présentaient moins de 2,5 pour cent de vins canadiens produits par les membres de la VQA, la grande majorité de ses vins étant produits sous la désignation « Cellared in Canada » avec jusqu’à 70 pour cent de raisins étrangers.
En mars 2018, l’Agence canadienne d’inspection des aliments a annoncé que la désignation Cellared in Canada remplacée par deux nouvelles désignations, dépendant de la quantité de vin étranger mélangé au produit. Les produits qui sont principalement composés de raisins étrangers sont désignés » Mélange international de vins importés et domestiques « , tandis que les vins principalement domestiques qui contiennent des raisins étrangers sont désignés » Mélange international de vins domestiques et importés « .