Contexte : La résection muqueuse endoscopique constitue le traitement de première intention des grands polypes cæcaux. Avec jusqu’à 14% des polypes coliques non résécables hébergeant une malignité, la gestion des polypes cæcaux non résécables par endoscopie reste une hémicolectomie droite oncologique, qui peut être associée à une morbidité postopératoire substantielle.
Objectif : Cette étude compare les résultats des patients atteints de polypes cæcaux qui ont subi soit une résection muqueuse endoscopique, soit une cecectomie, soit une hémicolectomie droite.
Sources des données : Les patients subissant soit une résection muqueuse endoscopique, une cecectomie partielle ou une hémicolectomie droite de 2008 à 2017 dans un seul établissement de soins tertiaires ont été sélectionnés.
Sélection de l’étude : Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective.
Principaux résultats mesurés : Les principaux résultats mesurés étaient le taux de malignité, le taux de complication, la perte de sang estimée et la durée de séjour à l’hôpital entre les cohortes chirurgicales.
Résultats : Cent vingt-neuf patients présentant des polypes cæcaux ont été identifiés, dont 52 ont été orientés vers la chirurgie. Dix-neuf ont subi une cécectomie partielle et 33 (27,3%) une hémicolectomie droite. Deux patients ayant subi une cécectomie ont dû être convertis en hémicolectomie parce que le spécimen réséqué ne contenait pas le polype. Les deux cohortes chirurgicales ne différaient pas significativement en ce qui concerne l’âge, le sexe ou la classification ASA. Les taux de complications procédurales étaient plus élevés chez les patients ayant subi une hémicolectomie que chez ceux ayant subi une cecectomie (37,1 % contre 5,9 %, p = 0,02). Les pertes sanguines estimées (50 vs 10 ml, p = 0,02), la durée de l’opération (98 vs 76 minutes, p = 0,009) et la durée du séjour (4 vs 2 jours, p < 0,001) étaient plus élevées chez les patients subissant une hémicolectomie que chez ceux subissant une cécéctomie. Aucune tumeur maligne invasive n’a été identifiée sur la pathologie finale au sein de la cohorte de cecectomie.
Limites : Les données d’une seule institution et la conception rétrospective étaient des limites de cette étude.
Conclusions : Dans les centres tertiaires, la majorité des grands polypes cæcaux sont bénins et peuvent être traités en utilisant la résection muqueuse endoscopique. Lorsque l’implication de l’orifice appendiculaire ou de la valve iléo-calcaire empêche le traitement endoscopique, la résection chirurgicale est la norme de soins. Dans le sous-ensemble de cas n’impliquant pas la valve iléocæcale et sans preuve préopératoire de malignité, la cecectomie partielle épargne la valve iléocæcale et peut offrir une morbidité postopératoire réduite par rapport à une hémicolectomie droite formelle. Voir le résumé vidéo à http://links.lww.com/DCR/A674.