Un plastique explosif par la bouche | SG Web

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C-4 contient 90% de cyclotriméthylènetrinitramine (RDX) et 10% de polyisobutylène. Au cours de cet épisode, nous avons demandé conseil aux Poisons Information Services du Royaume-Uni. Les effets aigus de l’ingestion de RDX sont les suivants : regard fixe dans le vide, crises généralisées, léthargie, coma, contractions musculaires, hyperréflexie, myalgies, maux de tête, vomissements, lésions rénales légères et hématurie1,2. Les symptômes gastro-intestinaux commencent généralement après 3 heures et les signes du système nerveux central après 8 à 12 heures. Une éruption pétéchiale imitant la méningococcémie a été signalée après des crises3. Des myalgies et des myoclonies sont fréquemment notées. Le RDX est métabolisé dans le foie en dioxyde de carbone, bicarbonate et acide formique et son excrétion se fait par les reins. La demi-vie d’élimination est de 15 heures. La dose toxique de RDX est inconnue mais il existe un rapport de cas d’un enfant de 3 ans qui a ingéré 84,82 mg/kg et a survécu4. Chez les rats, la dose létale est d’environ 200 mg/kg lorsqu’il est administré sous forme de solution à 4 %5. Le traitement est symptomatique et de soutien, les points les plus importants étant le contrôle des crises et le maintien de l’oxygénation.

Le polyisobutylène est un hydrocarbure et le principal danger aigu est l’aspiration, entraînant une pneumonite et un dysfonctionnement pulmonaire chronique. Les autres effets aigus de l’inhalation comprennent des arythmies cardiaques et une dépression du système nerveux central. Des nausées et des vomissements peuvent suivre l’ingestion, et une nécrose tubulaire aiguë, une protéinurie et une hématurie peuvent se développer. Comme pour le RDX, la gestion est de soutien, avec une attention particulière au système respiratoire. Les patients dont la radiographie thoracique est normale et qui ne présentent aucun symptôme 6 heures après l’ingestion peuvent être renvoyés chez eux.

Parmi les troupes de campagne au Vietnam, il est devenu courant que l’ingestion d’une petite quantité de C-4 produise un « high » similaire à celui de l’éthanol, et il est possible que ce soit la raison de cet épisode2. Le tableau clinique du patient était dominé par les effets du RDX, et peu par ceux du polyisobutylène. L’aide fournie par les services d’information sur les poisons a été inestimable.

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