Conodonte

Conodonte, minuscule fossile en forme de dent composé du minéral apatite (phosphate de calcium) ; les conodontes sont parmi les fossiles les plus fréquents dans les roches sédimentaires marines d’âge paléozoïque. D’une longueur comprise entre 0,2 mm (0,008 pouce) et 6 mm, ils sont appelés microfossiles et proviennent de roches dont l’âge varie du Cambrien à la fin du Trias. Il s’agit donc des restes d’animaux qui ont vécu dans l’intervalle de temps allant de 542 millions à 200 millions d’années et qui auraient été de petits invertébrés marins vivant dans les océans ouverts et les eaux côtières des régions tropicales et tempérées. Ce n’est que récemment que l’on a découvert l’animal conodonte, préservé dans une roche à grain fin d’Amérique du Nord. Les formes des conodontes sont généralement décrites comme des cônes simples (comme des dents pointues), des barres (une tige mince et courbée avec des cuspides ou des crocs en forme d’aiguille le long d’un bord), des lames (des rangées aplaties de cônes de taille variable) ou des plates-formes (comme les lames, avec de larges rebords de chaque côté formant un petit rebord ou une plate-forme autour de la lame). On connaît aujourd’hui bien plus de 1 000 espèces ou formes différentes de conodontes.

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Certains conodontes existent sous deux formes, « droite » et « gauche ». On sait qu’ils existaient en assemblages de paires à symétrie bilatérale chez l’animal, comme des dents mais plus délicates et plus fragiles. Les quelques assemblages découverts jusqu’à présent semblent contenir jusqu’à neuf espèces, ou formes, différentes de conodontes. Les barres, les lames et les plates-formes peuvent toutes être présentes dans un seul assemblage ou appareil. La façon dont les cônes individuels s’inséraient dans les assemblages est incertaine. L’appareil du conodonte semble avoir été placé à l’entrée de l’intestin et avoir aidé au déplacement des particules alimentaires. La relation de ce petit animal (30-40 mm de long) avec les groupes d’animaux vermiformes connus est encore discutable, et aucune créature exactement compatible n’est connue aujourd’hui.

Les conodontes sont des fossiles très utiles pour l’identification et la corrélation des strates, car ils ont évolué rapidement, changeant de nombreux détails de leurs formes au fil des temps géologiques. Chaque groupe successif de strates peut donc être caractérisé par des assemblages ou des faunes de conodontes distinctifs. De plus, les conodontes sont très répandus, et des espèces identiques ou similaires sont présentes dans de nombreuses régions du monde. Les schistes noirs et les calcaires sont particulièrement riches en conodontes, mais d’autres types de roches sédimentaires peuvent également être productifs. Dans certaines parties du monde, des assemblages de conodontes, considérés comme ceux d’animaux vivant en pleine mer, peuvent être distingués d’autres que l’on pense appartenir à des communautés côtières.

Les conodontes les plus anciens proviennent des roches du Cambrien inférieur ; ils sont en grande partie des cônes simples. Les types composés sont apparus à l’Ordovicien, et au Silurien, il y avait de nombreuses espèces différentes de cônes, de barres et de types de lames. La plus grande abondance et diversité de formes de conodontes se situe au Dévonien, où l’on connaît plus de 50 espèces et sous-espèces du conodonte Palmatolepis. D’autres types de plates-formes étaient également courants. Après cette période, ils ont commencé à décliner en variété et en abondance. Au Permien, les animaux conodontes avaient presque disparu, mais ils se sont rétablis au Trias. À la fin de cette période, ils se sont éteints.

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Les conodontes sont le plus souvent obtenus en dissolvant les calcaires dans lesquels ils se trouvent dans 15 pour cent d’acide acétique. Dans cet acide, ils sont insolubles et sont recueillis dans le résidu, qui est ensuite lavé, séché et mis dans un liquide lourd tel que le bromoforme à travers lequel les conodontes coulent (les grains minéraux communs insolubles dans l’acide flottent). Les conodontes sont étudiés à fort grossissement à l’aide d’un microscope binoculaire. Des travaux sur ces fossiles sont maintenant menés dans de nombreux pays. Découverts à l’origine en Russie au milieu du XIXe siècle, ils ont été reconnus comme très utiles pour la datation et la corrélation des roches aux États-Unis et en Allemagne une centaine d’années plus tard. Les corrélations les plus détaillées à l’aide de ces microfaunes ont peut-être été effectuées dans le système de roches dévonien. Les séquences épaisses et continues de calcaires dans lesquelles elles se trouvent ont été particulièrement étudiées en Amérique du Nord, en Europe et au Maroc, et les successions de conodontes qui s’y trouvent servent de normes de référence. Les conodontes obtenus dans des roches similaires ailleurs peuvent alors être comparés à ceux-ci, et des corrélations peuvent être faites. Les strates qui se distinguent par des assemblages de conodontes particuliers sont appelées zones. Il existe 10 zones de conodontes généralement reconnues dans l’Ordovicien, 12 zones dans le Silurien, 30 dans le Dévonien, 12 dans le Carbonifère, 8 dans le Permien et 22 dans le Trias. Des affinements et des variations de ces schémas zonaux sont effectués de temps en temps au fur et à mesure que les connaissances augmentent.

L’extinction de l’animal conodonte reste un mystère non résolu. Elle ne semble pas avoir coïncidé avec un événement géologique particulier, et il n’y a pas eu d’extinctions d’autres groupes de créatures marines au même moment. Les enregistrements de conodontes provenant de strates plus jeunes se sont tous avérés être des fossiles dérivés de roches plus anciennes et réenfouis à une date ultérieure.

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